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Le béton face aux enjeux de la performance environnementale

La future réglementation environnementale RE 2020 imposera le calcul de l'empreinte carbone d'un bâtiment et, ce faisant, de toute la chaîne de construction. Éclairage avec Mélanie Shink, responsable de projets développement et innovation chez Ciments Calcia.

 

La réglementation sur la consommation d'énergie des bâtiments connaît un tournant décisif avec le label E+C- et la prochaine entrée en vigueur de la réglementation environnementale RE 2020. De quoi s'agit-il ?

Le label E+C- vise la réalisation de bâtiments producteurs d'énergie, E+, et introduit la notion de réduction de l'empreinte carbone, C-. À partir de juillet 2020, cette dernière sera calculée dans sa globalité, sur l'ensemble du cycle de vie d’un bâtiment. Cela impliquera la prise en compte de l'empreinte carbone de tous les matériaux mis en œuvre pour la réalisation de l’ouvrage, sans oublier le transport nécessaire pour les acheminer et l'énergie pour les produire, ainsi que celle de l'exploitation du bâtiment jusqu'à sa déconstruction éventuelle, le réemploi ou le recyclage des matériaux et leur mise en décharge.

Comment seront établis ces mesures et ces niveaux de performance ?

Le référentiel du label E+C- a introduit des seuils, en cours de définition dans le cadre d'une concertation s'appuyant sur une expérimentation à l'échelle nationale. Les maîtres d’ouvrage ont été invités à y participer en renseignant une base de données, établie sous l'égide notamment du ministère de la Transition écologique et solidaire et de celui de la Cohésion des territoires. Les seuils énergie et carbone de la RE 2020 devraient être connus cet été. L'enjeu est de déterminer des niveaux de performance en adéquation avec les réalités économiques du secteur de la construction !

Dans cette démarche intervient aussi la notion de « construire mieux », avec les bons matériaux, en fonction des usages...

En effet. En ce qui nous concerne cela revient à employer « le bon béton au bon endroit » ! Et surtout, ce qui est primordial, avec des volumes adhoc et des formulations adaptées. L’enjeu de la préservation de la ressource nous amène à réviser les pratiques pour optimiser l'emploi des matériaux en fonction des usages, des contraintes physiques, mais aussi climatiques ou sismiques, et à éviter les surdimensionnements. Cela ne sert à rien de faire un voile en béton armé de 200 mm d'épaisseur si 180 mm suffisent techniquement ! La norme béton (NF EN 206/CN), dès lors que l'on sait prescrire les bonnes classes d'exposition, permet déjà de réduire l’empreinte carbone des ouvrages en béton de l’ordre de 30 %.

L'information et la formation sont donc primordiales. Comment y contribuez-vous ?

Nous sommes engagés dans cette direction, en dispensant des conseils à nos clients et aux bureaux d'études. Il est essentiel que nous échangions avec eux sur tous ces sujets très en amont des chantiers, avant la validation des choix définitifs, pour partager nos recommandations et contribuer à la préservation des ressources.

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